17.9.13

L'ergonomie, qui soigne quoi ?


   Ce post a été écrit pour réunir les disciplines du soin et de l’ergonomie car beaucoup de problématiques peuvent être construites ensemble. L’homme au travail représente un ensemble d’activités très variés tant au niveau physiologique, cognitif et organisationnel. Si l’ergonomie française veut conserver une approche globale, il ressort tout de même des domaines plus ou moins spécifiques comme l’ergonomie cognitive, les interfaces Homme-Machine (IHM), l’ergonomie des produits avec les « Users Experience ».


Pour aller plus loin :
    Pour cela, il suffit d’aller sur le site de la Self qui reste une interface centralisant toutes les actualités ergonomiques depuis la France. L’International Ergonomics Association reste, quant à elle la référence internationale (IEA). Il existe également un réseau de jeunes chercheurs en ergonomie avec un site pouvant intéresser les universitaires désireux de développer des échanges scientifiques fructueux (RJCE). Enfin pour les étudiants en herbe beaucoup d’associations universitaires éxistent ; citons la plus ancienne d’entre elles l’Association des Ergonomes d’Orsay qui fidélise ses membres et organise des rencontres annuelles (ADEO).


   En termes d’ouvrages, s’il fallait en conseiller un seul livre, « L’ergonomie » d’Alain Lancry [1] résume sur une centaine de pages ce qu’est l’ergonomie, sa méthodologie d’intervention et ses enjeux actuels et futurs.

Pour les lecteurs voulant découvrir les revues scientifiques, la revue électronique @ctivités est accessible à tous avec une tendance à rester pluridisciplinaire ; des STAPS universitaires y publient régulièrement. Egalement, le Travail humain est une revue francophone et anglophone à la fois référencée sur Cairn.info.


Le soignant et l’ergonomie :

   Il existe beaucoup de dispositifs dans le monde hospitalier au service du soin du patient avec comme tutelle la Haute Autorité de Santé qui ne laisse que très peu de place au travail des soignants mais évoque la qualité de vie au travail. Omettre le rôle du soignant et ignorer les déterminants de son travail peuvent avoir des répercussions négatives sur le déroulement du soin, ne serait-ce que par la non-reconnaissance du travail du soin. Alors des experts se sont penchés sur ces professionnels pour mettre en valeur les conditions de travail des soignants. Citons l’enquête Presst Next réalisée à l’échelle européenne qui est une véritable mine d’or en termes d’information multiples sur les soignants que ce soit par catégorie professionnelle, suivant les différents types d’établissements et de service de soin. Madeleine Estryn-Béhar a pu participer à cette enquête et a réalisé de nombreux travaux sur le travail des soignants (lien ici ). Elle reste la référence et réalise le lien entre le soin et l’ergonomie avec notamment un ouvrage, « Ergonomie hospitalière » [2], qui reste didactique avec beaucoup d’exemples pratiques.


Avis du Gerar :

   Il apparaît avec ces deux brefs exposés que l’ergonomie ne peut se concevoir que d’un point de vue global de prime abord. Cela permettra de développer et d’orienter une hypothèse en tenant compte de tous les déterminants qui composent l’activité analysée.

Alors l’ergonomie, c’est quoi ? Peut-être que les propos des experts ergonomes pourront à jamais éclaircir les propos précédents. Tout d’abord, Wisner (1995) souligne que « Toute relation entre l’homme et son travail est si complexe qu’il ne saurait y en avoir de description exhaustive ». Cette citation fait écho avec la table ronde à propos du Bonheur au travail entre des dessinateurs de presse et des ergonomes à l’occasion des 50 ans de la Self. Serge Volkof expliquait que l’ergonome essaie pour ainsi dire de ressortir ce qui dans le travail parait invisible. Sa posture objective permettra d’observer ce que le sujet au travail n’arrive pas à ressortir. Il poursuivait de façon philosophique en affirmant que le travail, résultat de l’action de l’homme, est avant tout le reflet d’une insubordination et l’expression d’une liberté. François Daniellou conclura pour illustrer l’écart prescrit-réel : « La résistance est inscrite dans l’activité ».


NS.


[1] Lancry A. L’ergonomie. 2009. Paris. PUF. « Que sais-je ? ». 1ère édition.

[2] Estryn-Behar M. Ergonomie hospitalière – Théorie et pratique. 2011. Octarès. Paris. 2nde édition actualisée.

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