21.6.12

Luttons contre la sédentarité


Cette étude australienne récente [1] a pour but d'examiner la faisabilité de réduire le temps global de sédentarisme chez les sujets âgés. Cette population est reconnue comme ayant la plus grande moyenne de temps sédentaire [2]. Les habitudes sédentaires résulteraient selon Matthews et al. de l'association du temps passé sur les activités écrans, du temps passé assis et du processus métabolique de vieillissement des sujets âgés.
Le profil des participants devait avoir plus de 60 ans et une consommation d’activité écran de plus de 2h/j. Les sujets recevaient un accéléromètre permettant d’évaluer les déplacements quotidiens et, 6 jours plus tard, ils passaient un entretien. Le message clef de cette entrevue du programme Stand Up For Your Health (SUFYH) est de se mettre debout et bouger après 30 mn maximum de position assise. 
Durant l’entretien, les sujets étaient informés du but du protocole au travers de 4 actions qui leur sont détaillées dans un manuel :
1. revue de l’utilisation de l’accéléromètre pendant le prêt des jours précédents.
2. report du temps de sédentarité.
3. objectif de réduire le temps de sédentarité pour augmenter le nombre d’interruptions dans les temps prolongés de sédentarité
4. formulation d’un planning spécifique à ses habitudes de vies
Il découle de cet entretien que les paramètres à maîtriser sont une efficience à réaliser et mesurer les objectifs, à contrôler le temps de sédentarité. Les sujets étaient également informés de la « norme » australienne établie en fonction de l’âge et du genre sous forme de graphes. Il faudra évaluer également les attentes au travers des barrières et des bénéfices à réduire le temps de sédentarité

Pour caractériser la sédentarité, le temps de pause et le temps d'activité physique étaient reportés par le sujet quotidiennement grâce au recueil de données de l’accéléromètre. Les journées dont le recueil de données était inférieur à 10 heures étaient exclues de l’analyse. Les données se définissent en pourcentage de sédentarité caractérisé par des coups par minute (cpm) de l’accéléromètre. Différentes catégories sont déterminées pour reporter les données recueillies : le temps de sédentarité (<100cpm), le temps de Légère Intensité en Activité Physique (LIPA = 100-1040cpm), Forte et Moyenne Intensité en Activité Physique (MVPA > 1040cpm). Cette évaluation est complétée par une échelle de satisfaction du programme cotée 1 à 10
59 personnes ont été retenue pour participer à l’étude avec une majorité de femmes (74%), âgée de 74 ans avec un Indice de Masse Corporelle (IMC) de 27. Les sujets ont un profil moyen de niveau scolaire secondaire pour les deux tiers et vivent accompagnés pour la moitié.
Entre avant et après l’entretien, l’équipe australienne constate une réduction significative pour le temps de sédentarité de 3,2%. Plus précisément, cette diminution se caractérise par une augmentation significative du nombre d’interruptions des périodes sédentaires multipliée par 4. Il est à noter également ’une augmentation du pourcentage de LIPA (+2,2%) et du pourcentage de MVPA (+1%).
50 sur 59 sujets ont diminué leur temps de sédentarité dont 13 dépassant la cible expérimentale de 5,6%.
Après leurs résultats encourageants de cette étude préliminaire, Gardiner et al. ouvrent la discussion sur l’idée d’approfondir l’analyse des données sur les changements de posture durant la journée. En effet, l’accéléromètre utilisé ne relève pas si le sujet était en position allongée, assise ou debout. Cela aurait été des éléments intéressants à étudier afin de dissocier et d’objectiver les différents types d’activité que cela suggère et leurs impact dans la sédentarité de chacun.

Avis du Gerar :

L’équipe australienne a monté une étude où l’autonomie du patient paraît être indispensable pour se réaliser. Le GERAR soutient cette démarche scientifique de par ses valeurs découlant de la réhabilitation. En effet, l’autonomie du patient, son éducation et sa responsabilisation sont très souvent des incontournables pour ressentir les bénéfices d’une rééducation. En ce sens, le GERAR veut promouvoir ce type d’étude clinique centrée sur l’éducation du sujet.
Comme l’étude sur le questionnaire de Dijon, Gardiner et Al. veulent mesurer les effets d’une éducation contre la sédentarité sur des sujets âgés considérés comme étant les plus sédentaires. La méta analyse de Mattews et al. [2] confirme que les plus de 60 ans passe 60% de leur temps à des activités sédentaires alors que la moyenne ,basée sur 6329 sujets américains, serait de 55% du temps quotidien. Cependant pour mesurer les réels effets de l’éducation de ce protocole, le volontariat des sujets restreint le spectre d’inclusion des sujets. La population est moins représentative car le volontariat peut manifester une forme biais par la motivation  que cela induit à lutter contre ses activités sédentaires.
L’inactivité physique est régulièrement associée aux activités écrans et réciproquement. Or il y a des activités écrans qui permettent aux sujets de faire de l’activité physique en même temps d’une part et d’autre part, beaucoup d’activités autres que celles passées devant l’écran sont source d’inactivité physique. Il parait intéressant d’avoir des précisions sur le terme « d’activités écrans » et ce que cela sous-entend.
Enfin, les profils psychosociaux et/ou épidémiologiques des sujets nous semblent incontournables dans les critères d’analyse d’étude de sédentarité d’une population. Cela peut être déterminant notamment dans les capacités à intégrer l’éducation d’un protocole dans son quotidien. Nous espérons que notre champ pluridisciplinaire puisse s’élargir à l’avenir pour investir ce domaine à dominante psycho comportementale.

NS.

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